Les maîtres d'œuvre

Crédit photo : Matthieu Lecouvey – Initial Ingénierie

L'architecte

Au cours de l’année 1945 et afin de rendre hommage aux jeunes héros du combat de la ferme de Richemont à SAUCATS, un concours fut ouvert à tous les artistes peintres, sculpteurs, architectes, dessinateurs pour fixer un projet de monument sur les lieux même du combat.

Le 1er juillet 1946 est retenu le projet de l’architecte bordelais M. André Méry-Riboulet (1909-1979) : ce sera un obélisque qui sera appelé : Le signal.

Photo de l’architecte, M. Méry-Riboulet, sur le chantier
Photo de Monsieur Méry-Riboulet

Cet architecte a conçu et mené à bien la réalisation de ce Mémorial. Il confie à Mme Armande MARTY l’exécution des quatre statues symboliques de l’esprit de Résistance :
                                                              La Foi – le Sacrifice – le Courage – La Victoire

Photo de la maquette du projet initial du Mémorial, en face du bouton invitant à visiter le sous-menu « Histoire du Mémorial »
Maquette présentant le projet du mémorial

Première idée

L’idée directrice de l’architecte était claire. Il souhaitait matérialiser l’esprit de la résistance, par un obélisque jaillissant, comme une flamme porteuse d’espoir du lieu même où sont morts les jeunes gens ; raison pour laquelle il souhaitait également la conservation du plan de la ferme, d’un pan de mur et d’une porte.

On peut notamment citer un extrait de son rapport établi le 3 septembre 1946 : « ….la ferme de Richemont doit survivre et par l’exemple susciter l’enthousiasme des générations à venir. Tout l’intérêt de la composition doit être concentré sur le lieu exact du combat, du sacrifice, animé par la foi et le courage, une victoire est née.
Ces quatre vertus cardinales sont inscrites en Haut-relief dans la base du monument.

A la fin de son rapport, M. Méry-Riboulet mentionne l’économie du projet en fournissant un devis estimatif de 6 108 068 francs

Sept années seront nécessaires pour mener à bien le projet dont deux ans pour rassembler les fonds à l’aide d’une souscription publique.
Les travaux seront effectués par l’entreprise PICHON Eugène.

La sculptrice

Choisi par l’architecte, il s’agit de Madame Armande Marty (1909 – 1991) représentée sur les 2 photos ci-dessous.

La sculptrice, Mme Marty, debout à côté du buste de « La Victoire »,
Mme Marty, la sculptrice, assise en tailleur, en train de retoucher, au marteau et au burin, une de ses sculptures.

Née à Paris en 1909 de parents d’origine russes, Mme Marty effectue son apprentissage de sculpteur dans l’atelier de La grande chaumière à Paris. Elle a pour maître le très célèbre Antoine Bourdelle. En 1930, elle épouse le peintre bordelais Gaston Marty qui est le futur professeur de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux.
Elle a une fascination pour la force héroïque et puissante des statues esclaves du célèbre Michel-Ange. A cette époque, la sculpture est plus une affaire d’homme mais elle ne se décourage pas ; ainsi elle taille dans la pierre, le granit et le marbre des modèles robustes, pleins de force et de puissance caractérisant ainsi son art.
Elle est donc choisie pour la réalisation des quatre hauts-reliefs ornant les quatre faces du mémorial de la ferme de Richemont. Pour ce travail gigantesque au sein de son atelier, sur les murs, elle dessine au fusain les têtes et les torses des quatre personnages. Certaines personnes ayant vu ces dessins diront que face à ces derniers, ils avaient vraiment la mesure géante des statues. A partir de ses dessins, avec de la terre glaise, elle va modeler les figures et le reste des corps.

Elle meurt en 1991 mais auparavant, elle cède tout son fond d’œuvre au Musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan où son atelier est reconstitué.

Elaboration des quatre statues

Quatre statues, chiffre symbolique associé aux quatre points cardinaux :  Est,  Ouest, Nord,  Sud. Chaque  figure fait  face à une direction cardinale, comme pour clamer des cris de souffrances tous horizons. Un de ses amis expliquera le travail de forçat de la sculptrice. Il l’a vue travailler au sein de son atelier. Il décrira sont travail comme tel : « Au centre de la pièce se trouvait, dressé à la verticale, un grand support en bois, de deux mètres sur deux, bâti de plusieurs planches épaisses, tenues par des madriers. C’est sur cette surface constellée de pointes à demi enfoncées, qu’ Armande encastrait des blocs de terre glaise, en les frappant, en les tassant morceau par morceau avec une cheville en bois ; ainsi, petit à petit elle modelait ses figures. Elle a ainsi réalisé et fragmenté ces quatre immenses personnages. Une fois une partie en terre glaise terminée, elle la moulait au plâtre, puis elle démoulait ce bloc de deux mètres, le mettait de côté, enlevait la masse de terre et recommençait. Modelage de la figure suivante, moulage, démoulage, et ainsi de suite…chaque pièce étant numérotée, repérée pour le futur montage. L’élévation et I ‘assemblage de toutes ces parties fût un travail colossal

Les quatre hauts-reliefs

Face nord : La victoire
Face sud : La foi
Face est : Le sacrifice
Face ouest : Le courage
Crédit photo : Matthieu Lecouvey – Initial Ingénierie
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